marți, 7 iulie 2009

Democraţie în vremuri de xenofobie

Geert Wilders este liderul Partidului Libertăţii din Olanda, eurodeputat, xenofob, islamofob, antieuropean şi, în general, cam dus cu pluta. Omul nostru ne vrea pe noi şi pe bulgari "out of EU", de turci şi de ucrainieni să nici n-audă şi, în general, crede că ne-ar fi mai bine fără Uniune. Părerea lui. E drept că, aşa cum spun cei de la EuroNews, interviul cu flăcăul l-au făcut într-un soi de bunker din clădirea Parlamentului olandez, pentru că are nevoie de măsuri speciale de securitate, după ce a făcut un film împotrica Coranului.
Nebuni ca ăsta, grămadă în politica europeană. Semn de gravă degradare a democraţiei, ca sistem politic. Care sunt unele dintre motivele acestei stări de fapt ne spune, în "Le Monde", Bertrand Badie, profesor la Sciences Po, la Paris. Cum e mult de tradus, şi cum tot românul e francofon, citez în franceză.
1. On admet dans l'histoire occidentale que la démocratie s'est peu à peu confondue avec le gouvernement représentatif. Une représentation est tenue pour démocratique lorsque le choix des représentants s'effectue librement, sur la base d'une réelle compétition entre prétendants au pouvoir, et dans un contexte de débat public intense et rigoureusement libre. Plus tard, la notion de démocratie s'est élargie à des droits liés à la société industrielle, et en particulier les droits économiques et sociaux. On comprend ainsi que le concept de démocratie suscite une certaine ambiguïté : les représentants ne sont-ils pas de nouveaux aristocrates, certes désignés, mais en réalité rapidement indépendants du corps électoral qui les a désignés ? Les procédures de désignation ne sombrent-elles pas dans le formalisme jusqu'à réduire la liberté de l'électeur, à travers notamment la restriction des choix et la limitation de "l'offre politique" ? Le contrôle social, c'est-à-dire cette forme de pouvoir structurel et invisible, ne vient-il pas orchestrer le tout en confisquant une part essentielle de la liberté du citoyen ? Ajoutons à cela l'effet du contexte international : les Etats les plus faibles et les plus dépendants peuvent-ils véritablement se soumettre au jeu de la démocratie ?
2. Il faut insister sur la dimension transnationale de la mondialisation. Celle-ci pèse sur la démocratie d'une double façon. D'abord, à mesure que se construit une "mondialité", se pose fatalement la question de la démocratisation de ces espaces mondiaux, de la participation de tous, faibles et forts, pauvres et riches, aux grandes décisions globales. C'est un chapitre important des nouvelles relations internationales qui n'a pratiquement jamais été ouvert depuis 1945, malgré les revendications des uns et des autres. Mais, du coup, tout choix national étant plus ou moins exposé aux pressions et à l'activisme des acteurs transnationaux, vient partout se poser la question de la pérennité des délibérations démocratiques nationales. Les décisions-clés à l'intérieur de chaque Etat-nation restent-elles encore aujourd'hui soumises aux règles classiques de la démocratie? Cette question prend une dimension particulièrement aiguë avec la crise mondiale que nous connaissons, plus rebelle que jamais aux choix nationaux et aux délibérations nationales. Elle se pose même aux Etats-Unis, où la superpuissance commence à découvrir qu'elle n'a plus l'absolue maîtrise de ses choix économiques ou financiers.
3. L'Europe souffre sévèrement d'un triple déficit démocratique aujourd'hui. D'abord, en construisant l'Union européenne, nous n'avons pas été suffisamment attentifs aux conditions de sa démocratisation. A mesure que progresse l'intégration européenne, celle-ci tend normalement à déplacer les lieux de décision de la nation vers le nouvel ensemble régional. Or l'essentiel des techniques et des comportements démocratiques sont restés collés au niveau des nations, tandis que l'Union dans son ensemble reste fortement éloignée des peuples et des débats publics. Les navrantes élections européennes du mois dernier étaient là pour en témoigner.
Deuxièmement, l'Europe n'a pas su renouveler son offre politique. Elle s'est enkystée dans des choix anciens, pérennisés artificiellement par une classe politique qui a peur de se renouveler et de perdre ainsi ses privilèges. Les enquêtes d'opinion montrent du coup une faible adhésion des individus aux programmes partisans, un éloignement croissant de l'électorat par rapport à des partis tout entiers livrés à des jeux internes de pouvoir. La perte de crédibilité d'une social-démocratie peu imaginative, qui s'est en fait rendue au néolibéralisme sans critique ni imagination, s'observe partout en Europe, de la Scandinavie au monde méditerranéen.
Enfin, l'Europe a peu à peu perdu son originalité dans le concert de la mondialisation. Après avoir longtemps résisté, elle s'est alignée sur une sorte de néoconservatisme "soft", de "bushisme" mou, faisant du néolibéralisme une pensée unique. Le défaut de débat public est absolument catastrophique. Plus aucun Etat européen n'est vraiment confronté à l'heure des élections à de vrais choix gouvernementaux : l'opinion publique s'en lasse, risque de se détourner des urnes et de se réfugier dans un populisme qui constitue un vrai poison pour la démocratie. Voilà où nous en sommes.
4. Je reste fidèle à l'idée que la démocratie est affaire de comportements avant d'être affaire d'institutions. Le vote obligatoire a un parfum de contradiction. Quant au référendum, il a très vite tourné à la banalisation du plébiscite. Toutes ces pratiques ne feraient sens que si le citoyen renouait avec le débat public. Trois conditions sont nécessaires pour cela. D'abord un élargissement et une actualisation de l'offre politique, un effort d'imagination programmatique. Il était un temps où la prolifération des clubs (dans les années 1960) avait favorisé en France cette relance programmatique. Aujourd'hui, les acteurs politiques semblent embastillés dans le statu quo. La deuxième condition est une meilleure exposition des citoyens à la communication dont nous parlions tout à l'heure. On ne peut pas espérer un débat si l'information ne converge pas vers les grandes questions de société et si le débat à la base ne se trouve pas revalorisé. La troisième condition tient à la nécessaire émancipation de ce "carcan managérial" que nous subissons. On est entré dans le règne de la technique, du management. Un ministre des finances se permet de dénoncer à la tribune de l'Assemblée nationale ceux qui "pensent trop" ; on ne doit plus lire, et on ridiculise ceux qui ont la naïveté de faire encore leurs humanités. Il faut à tout prix gagner de l'argent, multiplier les signes extérieurs de richesse, réussir, quels que soient les moyens : dans cette cacophonie, le débat public n'a plus sa place et l'esprit démocratique s'assèche. Vous avez raison, c'est bien sur son lieu d'existence quotidienne que le citoyen réapprendra à vivre son esprit civique. "
Într-un fel sau altul, unele dintre cele spuse de Badie le-am spus şi eu, şi nu o dată. Mai ales faptul că o democraţie în care cetăţenii se retrag din spaţiul public nu mai este democraţie, ci un surogat.
Oricum trebuie să medităm la ceea ce se şi ni se întâmplă. Şi să nu credem că democraţia este starea naturală a societăţii umane, că drepturile şi libertăţile cetăţeneşti sunt un câştig ireversibil.

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